Béton armé

Le béton armé : armatures, ferraillage, treillis soudés

Le béton armé a commencé à être utilisé au XIXᵉ siècle avec les pionniers du béton armé, Jean-François Coignet et François Hennebique, qui mettent en place les premières applications du matériau dans le bâtiment en 1852. Depuis, il s’est démocratisé et est devenu une norme, grâce à ses capacités de résistance, à la traction notamment, d’adhérence ou encore d’élasticité. Les différentes armatures du béton armé sont fabriquées en acier et peuvent être sous forme de barres, couronnes, fils ou encore de treillis soudés. Nous nous consacrons dans cet article à définir les propriétés du béton armé et nous nous intéressons à la fabrication des armatures dans un autre billet. Retrouvez également dans notre blog toutes les étapes de la fabrication de l’acier !

Par Léa Ordener / Le 28 juillet 2023

L’acier pour le béton armé

Les aciers pour béton armé (ABA) sont généralement issus de la filière électrique, car ce sont des aciers recyclés. Les différents éléments en acier (barres, couronnes, fils, treillis soudés) permettent de créer des armatures. Les armatures sont des éléments qui peuvent être utilisés tels quels ou subir des opérations (dressage des aciers, coupe, façonnage, soudage, assemblage, etc.).

Qu’est-ce que le béton armé ?

Le béton armé est constitué de béton hydraulique et d’armatures en acier permettant de renforcer sa résistance par rapport aux contraintes de traction ou encore à la compression du béton.

Pour découvrir de quoi est constitué le béton de construction, rendez-vous sur l’article correspondant !

Pourquoi armer le béton ?

Le béton, appartenant à la famille des céramiques, n’est à lui seul pas assez résistant pour faire face aux contraintes de traction, qui le déforment. On dit que le béton est un matériau fragile, comme le verre (dans le cas contraire, on parle d’un matériau ductile). En effet, lorsque l’on soumet une poutre en béton non armé à un certain poids, on constate l’apparition de plusieurs fissures sur la poutre, tandis que la poutre en béton armé résistera mieux grâce à l’armature (cf. schémas ci-dessous).

Une contrainte est la tendance d’un matériau à se déformer lorsqu’on applique une force sur lui.

Pour rappel :

  • la traction est une contrainte appliquée qui va étirer un objet ;
  • la compression est une contrainte appliquée de part et d’autre d’un objet et qui va le comprimer ;
  • la flexion est une contrainte appliquée par deux points distants, mais de manière opposée. Cette déformation se traduit par une courbure.
Schématisation des contraintes de compression, traction et de flexion sur un matériau
Schématisation des contraintes de compression, traction et flexion sur un matériau
Poutre en béton non armé, et en béton armé soumise à un poids
Poutre en béton non armé, et en béton armé soumise à un poids

Les propriétés principales des aciers de béton armé

Auparavant lisses, de section circulaire, sans gravure et avec une limite d’élasticité faible, les aciers d’aujourd’hui sont pour la plupart à Haute Limite d’Élasticité (HLE) et à Haute Adhérence (HA). Les armatures lisses continuent à être utilisées comme armatures de montage ou secondaires.

Qu’est-ce que la Haute Élasticité d’un béton armé ?

L’élasticité d’un matériau est sa capacité à se déformer de manière réversible selon une direction donnée et variant proportionnellement à la contrainte appliquée. La limite d’élasticité correspond donc à la contrainte qui fait qu’un matériau arrête de se déformer de façon élastique. Pour un matériau fragile tel que le béton, la limite d’élasticité est le moment où le matériau se rompt. Pour un matériau ductile, il subit alors des déformations définitives, irréversibles.

Ainsi, on peut obtenir une haute limite d’élasticité en :

  • modifiant la composition chimique des matériaux, notamment la teneur en carbone pour l’acier (mais cela présente plusieurs inconvénients donc cela reste peu courant);
  • utilisant les techniques d’écrouissage, d’étirage ou de laminage à froid sur les barres et fils d’acier doux ;
  • ayant recours au traitement thermique sur les barres et fils d’acier doux.
Écrouissage : il s’agit de la déformation d’un métal, à froid, augmentant sa limite d’élasticité, mais au détriment de sa ductilité.

Qu’est-ce que la Haute Adhérence d’un béton armé ?

L’adhérence des armatures au béton est essentielle pour une bonne association des deux matériaux, c’est pourquoi les aciers actuels sont particulièrement adhérents. En effet, si l’armature est lisse, une poutre de béton armé aura les mêmes propriétés qu’une poutre de béton seule. C’est l’état de surface, et donc les aspérités en creux ou en saillie de l’acier qui jouent sur l’adhérence de l’acier. L’adhérence aux extrémités des armatures est obtenue grâce à la longueur de scellement Ls (variant selon si l’acier est lisse ou à haute adhérence). Parfois cette longueur n’est pas réalisable et donc les extrémités des armatures sont sous forme de courbe (équerre, crochet ou retour).

Ainsi, les barres lisses étant peu adhérentes (grande ductilité mais limite élastique faible), elles sont généralement utilisées comme épingles de levage tandis que les barres à haute adhérence constituent les structures en béton armé.

Schéma d'une armature avec des aspérités en saillie (en haut) et en creux (en bas)<sup>(1)</sup>
Schéma d’une armature avec des aspérités en saillie (en haut) et en creux (en bas)(1)
Exemple d'armatures avec verrous
Exemple d’armatures avec verrous
Courbures d'armatures en équerre
Courbures d’armatures en équerre
Les creux des aspérités en creux sont les « empreintes ». Les « verrous » ou aspérités en saillie sont inclinées vis-à-vis de l’axe de la barre d’acier.

De plus, les barres d’armatures nécessitent d’être recouvertes pour transmettre correctement les efforts. Il s’agit du recouvrement : lorsqu’on veut rallonger une barre en en mettant deux bout à bout, on doit les faire se chevaucher sur une certaine longueur afin que les efforts se transmettent d’une barre à l’autre.

Les aciers pour béton armé ont donc pour principales caractéristiques :

  • une limite élastique σe en Mpa ;
  • une nuance : il existe différents types de nuances d’acier pour les armatures. En France, les principales sont : B500A, B500B et B500C (le B signifie qu’il s’agit d’un acier pour béton, la valeur décrit la limite élastique de l’acier et A, B ou C détermine la classe de ductilité de l’acier sachant que C est l’acier le plus ductile) ;
  • un état de surface (rugosité, aspérités). On peut distinguer deux types d’armatures selon leur nuance et leur état de surface : les barres lisses ou ronds lisses et les barres à haute adhérence ;
  • un diamètre (les diamètres sont précisés dans la norme NF EN 10080-1). Le tableau ci-dessous récapitule les diamètres nominaux des aciers (diamètre intérieur d’une barre ou d’un fil en mm) avec leur section nominale (en mm² et qui est égale à l’aire du cercle au diamètre nominal) et leur masse linéique nominale (masse par unité de longueur en kg/m) correspondantes.
Tableau des diamètres des armatures pour béton armé selon la norme NF EN 10080-1<sup>(2)</sup>
Tableau des diamètres des armatures pour béton armé selon la norme NF EN 10080-1(2)

Les autres caractéristiques des aciers pour armatures

Outre ses caractéristiques mécaniques en traction, l’acier possède d’autres propriétés intéressantes :

  • la soudabilité : l’acier est soudable, c’est-à-dire qu’il est possible de l’assembler par soudure, sans altérer ses propriétés mécaniques ;
  • la non-fragilité : l’acier a une aptitude au pliage et au redressage après pliage. En effet, les armatures peuvent avoir des formes complexes et être courbées ;
  • la résistance à la fatigue (qui est une caractéristique optionnelle) : capacité d’un métal à subir continuellement une charge sans donner lieu à une rupture ;
  • la résistance aux cisaillements dans le cas des treillis soudés : il s’agit d’une contrainte qui tend à déchirer ou fendre les matériaux, lorsque deux forces parallèles, de sens opposé et légèrement décalées s’exercent.

Le béton offre une protection naturelle aux armatures contre la corrosion, sous réserve qu’il les enrobe correctement. Voici les normes concernant l’enrobage des armatures en acier pour béton armé :

  • 5 cm : ouvrages en environnement très corrosif (bord de mer, fondations…) ;
  • 3 cm : ouvrages en environnement extérieur ;
  • 1 cm : ouvrages intérieurs non exposés aux condensations.

L’enrobage est la distance entre l’armature la plus proche du béton et la surface du béton. Il garantit une protection contre la corrosion, mais également une résistance au feu et une bonne adhérence. Il doit être suffisamment grand selon les conditions d’exposition des armatures, comme vu ci-dessus. Les cales d’enrobage ou cales à béton sont là pour garantir l’épaisseur d’enrobage des armatures.

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Sources :

  • (1) : EdC - Construction ;
  • (2) : Infociments ;
  • Cimbéton ;
  • Dico BTP Editions Eyrolles.
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