Par Léa Ordener / Le 15 juillet 2022
La Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) est une réglementation pour la construction neuve, mise en vigueur depuis le 1er janvier 2022 et qui succède à la Réglementation thermique RT2012. Elle concerne principalement la performance énergétique et environnementale des bâtiments.
Elle est obligatoire pour la construction des maisons individuelles et logements collectifs d’une surface de référence supérieure à 50 m2 ou d’une extension dont la surface de référence est supérieure à 150 m2 depuis le 1er janvier 2022 et le sera pour les bâtiments du secteur tertiaire (bureaux et enseignement primaire et secondaire) à compter du 1er juillet 2022.
La RE2020 s’applique également :
La RE2020 ne s’applique pas aux constructions situées dans les départements d’outre-mer.
La surface de référence est définie comme :
La RE2020 porte sur trois objectifs principaux :
Ces objectifs permettront, à terme, de bâtir tout en adaptant les méthodes de construction à l’urgence écologique actuelle et future.
Les 3 piliers, énergie, carbone et confort d’été sont élaborés à partir d’indicateurs qui permettent d’évaluer les bâtiments. La période d’étude de référence (PER) des bâtiments est estimée à 50 ans.
Pour en savoir plus, consultez notre article sur les objectifs de la RE2020 !
La RT2012 et la RE2020 ne sont pas les premières réglementations pour réduire la consommation énergétique des bâtiments. En effet, 5 réglementations thermiques (RT) ont été mises en place depuis 1974.
La première RT date de 1974 suite au premier choc pétrolier de 1973.
Face à la hausse du prix du pétrole et à la dépendance de la France aux énergies fossiles, Georges Pompidou décide de mettre en place certaines mesures afin de réduire de 25% la consommation énergétique des bâtiments résidentiels neufs (soit 225 kWh/m²/an au lieu de 300 kWh/m²/an) et la perte de chaleur.
Ainsi, la RT 1974 dicte la mise en place d’une couche d’isolation thermique ainsi que d’appareils régulant la température des chauffages. De plus, le coefficient G (en W/m3.°C) fait son apparition, mesurant les déperditions d’énergies dans un logement.
Après le second choc pétrolier de 1979, de nouvelles mesures sont prises avec la RT 1982. Elle vise ainsi à réduire de 20% supplémentaires la consommation d’énergie des bâtiments neufs résidentiels par rapport à la RT 1974 (soit 170 kWh/m²/an). Le coefficient B (en W/m3.°C) est également inventé pour exprimer les besoins de chauffage annuel. Enfin, le label Haute Isolation ainsi que le label Solaire voient le jour.
La RT 1988 s’élargit aux bâtiments non résidentiels (bureaux, écoles, commerces…), et instaure le coefficient C (en W/m3.°C) afin de mesurer les besoins d’un logement en chauffage et en eau chaude sanitaire en prenant compte des rendements du matériel.
Cette nouvelle réglementation naît dans un contexte de prise de conscience écologique après le Sommet de la Terre de Rio en 1992 et le Protocole de Kyoto de 1997. Ainsi, la RT 2000 fait diminuer encore de 20% la consommation énergétique des bâtiments résidentiels par rapport à 1982 (soit équivalent à 130 kWh/m²/an) et de 40% pour les bâtiments tertiaires.
Le confort d’été apparaît et apporte de nouveaux critères :
Avec la RT 2005, une nouvelle diminution de la consommation s’opère de 15% (soit l’équivalent de 90 kWh/m²/an). De nouveaux labels sont créés :
Avec une réelle prise de conscience lors du Grenelle de l’environnement de 2007 sur les problématiques environnementales et sociétales, la RT 2012 est encore plus exigeante que les réglementations précédentes. Les bâtiments ne doivent ainsi plus dépasser les 50 kWh/m²/an de consommation d’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables doit être priorisée (panneaux solaires thermiques, éoliennes…). De plus, elle met l’accent sur l’isolation thermique interne et externe ainsi que sur l’élimination des ponts thermiques.
De nouveaux indicateurs sont mis en place :
Suite à la COP21 de 2015, les accords de Paris sont adoptés et ont pour objectif de limiter idéalement à 1,5°C le réchauffement climatique par rapport à une période de référence préindustrielle (années 1850-1900). Pour atteindre ces objectifs, une nouvelle réglementation doit être fixée : la RE2020.
En amont de cette réglementation, dès 2016, une expérimentation E+C- est lancée avec l’intégration de l’analyse du cycle de vie (ACV), dans le but de faire monter en compétences les acteurs du secteur de la construction. Un label E+C- (Bâtiment à énergie positive et réduction carbone) est créé pour soutenir la démarche de construire des logements à énergie positive et bas-carbone.
Par la suite, des groupes d’expertise se concertent pour discuter des méthodes de calcul et des indicateurs associés à la réglementation. Des groupes de travail modélisateurs testent et ajustent ces méthodes. Initialement prévue pour janvier 2021, la RE2020 voit finalement le jour le 1er janvier 2022.
Qu’est-ce qu’un bâtiment bas-carbone ? À énergie positive ?
Un bâtiment bas-carbone est un bâtiment qui ne rejette pas beaucoup de CO2 dans l’atmosphère, responsable en partie du réchauffement climatique. D’ailleurs, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) a pour objectif de diviser par 4 les émissions de GES d’ici à 2050.
Un bâtiment à énergie positive produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son fonctionnement.
La phase de conception :
La phase de réalisation :
La phase d’achèvement des travaux : Elle permet de vérifier la conformité du chantier réalisé. Pour cela, deux critères sont évalués :
La phase de conception d’un bâtiment est primordiale, car c’est à ce moment que le projet de construction est étudié dans sa globalité par la maîtrise d’œuvre, avec le choix adéquat des équipements et des matériaux constructifs afin de respecter au mieux les objectifs de performance fixés. La qualité de mise en œuvre est également indispensable avec notamment l’arrivée des matériaux bas-carbone qui peuvent nécessiter un savoir-faire spécifique.
Et pour en apprendre davantage, rendez-vous sur notre article approfondissant les objectifs de la RE2020 !
Grâce au suivi des bétonnages et au calcul de l’empreinte carbone du béton sur l’ensemble de son cycle de vie, la solution Concrete Dispatch participe au bâti éco-responsable de demain.
Retrouvez plus d’informations et réservez votre démo sur notre site web !
Sources
(1) : Ministère de la Transition écologique